À compter d’avril 2022, quelles prises en charge psychologiques pour quels remboursements ?
Quelle est la formation d’un psychologue ?

Une formation de niveau bac +5 est indispensable pour exercer le métier de psychologue qui est un métier de haut niveau de compétences réglementé en France. En effet le titre de psychologue est un titre protégé par la Loi pour garantir au public que l’exercice professionnel de la psychologie est assumé par un professionnel formé par un diplôme d’État. De plus, les psychologues doivent être inscrits sur un registre obligatoire nommé fichier ADELI. Ce registre est tenu par l’AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ. ADELI est un système d’information national sur les professionnels relevant du code de la santé publique, du code de l’action sociale et des personnes autorisées à faire usage du titre de psychologue. Les psychologues titulaires d’un diplôme d’Etat qui sera contrôlé par l’ARS ont l’obligation de s’inscrire sur ce fichier. Ils doivent mentionner leur numéro d’inscription ADELI sur tous leurs supports professionnels. Cela permet de garantir au public que le professionnel à qui il s’adresse à une formation d’État de haut niveau. De plus, le psychologue se réfère dans sa pratique au Code de déontologie des psychologues. Ce code protège le public des mésusages de la psychologie et de l’utilisation de méthodes se réclamant abusivement de la psychologie. L’usage du titre de psychothérapeute est également un titre dont l’usage est règlementé par la Loi. Le professionnel qui en fait usage doit y être autorisé par l’A.R.S.. Cette autorisation est liée à la formation spécialisée en psychopathologie et au parcours du professionnel qui en fait l’usage.

Quelle différence existe-t-il entre un psychiatre, un psychologue, un psychothérapeute, un psychanalyste et les autres « psy » ?

Il existe une distinction entre psychiatre, psychologue, psychothérapeute, psychanalyste et les autres « psys » (psychopraticien, psychotechnicien, etc…). Vous trouverez ci-dessous les détails des domaines d’intervention de chacun. Il convient de savoir qu’en France, seuls les titres de psychologue et de psychiatre ont un caractère officiel sanctionné par l’obtention d’un diplôme universitaire d’Etat spécifique à la prise en charge de la santé mentale. Le titre de psychothérapeute est règlementé depuis peu selon la loi Accoyer de juillet 2010. Ce titre est réservé désormais aux seuls psychiatres et psychologues cliniciens ainsi qu’aux docteurs en médecine ayant obtenu une autorisation préfectorale. Les psychanalystes quant à eux sont formés dans des écoles privées qui ne délivrent pas de diplôme d’Etat. C’est ainsi que certains psychanalystes ont des formations solides qui respectent des règles et des pratiques éthiques et déontologiques de haut niveau mais l’usage de ce titre n’est donc pas défini par la Loi. Il ne donne donc aucune indication sur les éventuelles formations des personnes qui en font l’usage. Ainsi un psychiatre peut être psychanalyste ; un psychologue peut aussi être psychanalyste, s’ils ont suivi une analyse personnelle et qu’ils ont été formés à cette approche clinique longue et difficile quand elle suit les procédures des écoles reconnues. Mais un psychanalyste peut être aussi une personne autoproclamée n’ayant suivi aucune formation. Les autres professionnels de type psychotechnicien, psychopraticien, coach … sont des titres qui ne sont pas définis par la loi. Toute personne peut faire usage de ces titres sans aucune condition de formation. Il est donc très important d’être prudent dans le choix de votre thérapeute de santé mentale. Renseignez-vous au préalable.

LE PSYCHIATRE

De tous les « psys », le psychiatre est le seul à détenir un titre de médecin obtenu à l’issue d’un doctorat en médecine et d’une spécialisation en psychiatrie. A ce titre, il est membre de l’Ordre des médecins. Dans ce cadre, le psychiatre est le seul professionnel de santé mentale “psy” à pouvoir prescrire des médicaments. Il peut utiliser les techniques de la psychothérapie et donc assumer par exemple des suivis psychothérapeutiques par la parole. Il peut aussi ne s’occuper que de la partie médicamenteuse en faisant les prescriptions et le suivi du traitement médicamenteux et laisser le suivi psychothérapeutique à un psychologue. Le psychiatre est spécialisé dans la santé mentale et soigne les troubles psychiques graves ou bénins.

LE PSYCHOLOGUE (E. Bonit)

Le psychologue est un praticien ayant reçu une formation universitaire théorique de haut niveau de compétence (au minimum master spécialisé). Il doit être enregistré auprès de l’AGENCE REGIONALE DE SANTE du département où il exerce. L’A.R.S. lui délivre un numéro ADELI attestant de son inscription officielle au registre des psychologues qui est un titre protégé par la Loi. Ainsi, seul le psychologue peut faire l’usage professionnel du titre de “ psychologue “. Cela conditionne un exercice de la psychologie basé sur une formation de haut niveau de compétences et un respect du code de déontologie des psychologues. Le code de déontologie des psychologues a pour mission de protéger le public contre des mésuages de la psychologie et de ses méthodes. Le psychologue ne délivre pas de médicaments. Il ne délivre pas de feuilles de soins et les consultations ne sont pas remboursées par la sécurité sociale. Certaines complémentaires santé prennent en charge un certain volume de consultations. Il faut se renseigner auprès de la complémentaire santé. À compter de 2022, le gouvernement souhaite mettre en place le remboursement des consultations de psychologie, pour les troubles dépressifs légers à modérés uniquement, à condition de passer par un parcours de soin et solliciter un psychologue inscrit sur les listes de professionnels créées pour le dispositif. Ce dispositif est expérimental. Il faut consulter Ameli.fr pour avoir des renseignements à ce sujet. Les séances prisent en charge par la S.S. dans le cadre de ce dispositif ne concernent donc que les psychologues qui se sont conventionnés avec la S.S. Le psychologue étudie les comportements humains et le fonctionnement du psychisme. Il est le seul habilité à effectuer des tests de personnalité et des tests d’évaluation du quotient intellectuel. L’exercice du psychologue est protégé par la Loi en France et il est régi par un code de déontologie. Le code de déontologie a pour objectif de protéger le public contre les mauvais usages de la psychologie par des non-psychologues.

LE PSYCHOTHÉRAPEUTE (E. Bonit)

Le titre de psychothérapeute est règlementé depuis peu selon la loi Accoyer de juillet 2010. Ce titre est réservé désormais aux seuls psychiatres et psychologues cliniciens ainsi qu’aux docteurs en médecine ayant obtenu une autorisation préfectorale. Pour faire usage de ce titre il faut être inscrit sur la liste des psychothérapeutes de l’ARS du lieu d’exercice. Les dates de mise à jour des listes des professionnels de santé sont spécifiées sur le site de l’ARS. Il est possible de contacter l’ARS pour vérifier l’inscription effective à ce jour des professionnels de santé sur ces listes, si les mises à jour de ces listes diffusées sur internet, ne sont pas récentes.

LE PSYCHANALYSTE

Le psychanalyste ou l’analyste traite des patients confrontés à des difficultés psychologiques au moyen de la discipline que constitue la psychanalyse. Ce titre n’est pas un titre reconnu par l’Etat. Les psychanalystes sont formés dans des écoles privées mais il n’y a pas de cursus officiel ni d’exigence de formation encadrés par l’Etat. Certains psychanalystes ont de hauts niveaux de formation qu’ils cumulent (psychiatre-psychanalyste, psychologue-psychanalyste, …) mais aucune réglementation ne régit les pratiques des psychanalystes.

LES AUTRES « PSYS »

Les autres professionnels de type psychotechnicien, psychopraticien, coach… sont des titres qui ne sont pas définis par la Loi. Toute personne peut faire usage de ces titres y compris les personnes sans aucune formation.

Quels sont les outils qui seront utilisés dans votre pratique ?

Pour appréhender tous ces problèmes, le psychologue a des outils spécifiques aux situations et aux personnes accueillies (ex : enfants, couples, famille, groupe…). Il s’agit de méthodes et d’outils reconnus par la profession et validés scientifiquement. A titre indicatif, le psychologue clinicien qui effectue des bilans psychologiques d’enfants et adolescents rencontre d’abord les parents pour recueillir des informations utiles sur son jeune patient et sur la famille. Il réalise ensuite le bilan en utilisant l’entretien mais aussi parfois le dessin, les tests d’intelligence et de personnalité, afin de poser un diagnostic et de décider d’un accompagnement adapté. A noter que seul le psychologue est habilité à faire usage des tests psychologiques et à calculer un quotient intellectuel. De façon générale dans ma pratique, l’outil principal est centré sur la parole que j’accompagne pour faciliter l’accès au sens et au solutionnement des situations car cette méthode n’est pas sans effet sur le quotidien des patients. En accord avec les patients, le cas échéant, ils pourront être orientés vers d’autres professionnels qui utilisent des techniques de la psychologie autres que la parole (Hypnose, …) ou vers la médecine, afin de travailler dans une approche intégrative. Aussi, selon les besoins de la psychothérapie, je pratique la thérapie EMDR à haut niveau de compétences puisque ma formation EMDR a été validée par l’IFEMDR en niveau 2 (traumatisme simple et traumatismes complexes). En sus, je suis formée en niveau 3 pour les troubles traumatiques complexes et troubles dissociatifs.

Est-ce vous qui parlez pendant les séances ?

Souvent les personnes appréhendent le fait que le psychologue qu’ils vont rencontrer ne parle pas mais écoute seulement. Dans ma pratique, nous nous rencontrons dans le cadre d’un entretien en face à face et nous discutons autant que cela est nécessaire. L’essentiel est que cette rencontre soit confortable et permette des échanges fructueux. Les silences ne seront utilisés que s’ils ont un intérêt dans le travail thérapeutique et qu’ils ne mettent pas mal à l’aise.

A quoi ça sert de voir un psychologue ? Pourquoi peut-on « guérir » en parlant ?

Lorsque les personnes consultent, c’est qu’elles se sentent dans une impasse. Elles ont l’impression de ne plus avoir de solution. Certaines ont honte également et parfois, les personnes se sentent seules, ne veulent pas ennuyer les proches, qui de toutes façons, ne pourront pas les guider de manière neutre. Le psychologue, dans sa position de non-jugement, au travers du strict secret professionnel qui le lie à son patient, aide les personnes à éclaircir le problème qu’elles définissent et il oriente l’entretien vers des recherches de solutions singulières à chaque problématique. Enfin, le fait de parler a un effet libérateur, à condition que l’écoute qui est apportée par le professionnel permette d’entendre et d’approfondir la réalité et parfois la complexité sous-jacente de la problématique rapportée.

On entend dire “Ce sont les fous qui voient les psychologues”. C’est vrai ?

Les psychologues rencontrent des personnes qui cherchent des solutions, qui se posent des questions pour avancer.Cela n’est pas la définition de la « folie », c’est même tout le contraire. Douter fait partie de la condition humaine et tout le monde peut être confronté à des situations pour lesquelles il est parfois nécessaire d’avoir de l’aide d’un professionnel, parfois seulement pour lever un frein ou franchir une étape, parfois pour se développer plus que ce que l’on se sent capable de faire seul à un temps donné.

Ne devient-on pas dépendant à la relation au psychologue ?

A chaque séance, nous réévaluons ensemble l’intérêt de poursuivre le travail psychologique en commun. Le but des prises en charge est de conduire vers plus de liberté et d’autonomie et ceci le plus rapidement possible en fonction de chaque problématique.